Les origines des noms de famille

Les origines des noms français





Plusieurs peuples ont marqué la formation des noms français. Si les plus importants l'ont fait en colonisant ou en occupant notre territoire (Gaulois, Romains, Germains), d'autres ont utilisé ces derniers comme intermédiaires en influençant leurs noms avant que ceux-ci n'influencent les nôtres (Hébreux, Grecs). Enfin, la dernière étape de ce processus fut réalisée avec la forme ancienne de notre propre langue.


  1 - Origine hébraïque :

Les noms hébreux appartiennent a plusieurs langues sémitiques différentes, telles que le phénicien, l'araméen, le syrien, le moabite, etc. Plusieurs de ces noms sont anciens et leurs sens restent obscurs.

Certains évoquaient des particularités physiques ou morales. Par exemple Laban signifie « blond » ou « blanc », Salomon « le pacifique ». D'autres étaient des noms d'animaux ou de fleurs : Jonab « pigeon », Rachel « brebis », Suzanne « lys ». D'autres encore avaient des sens variés, comme Anne « la bienfaisante ».

Beaucoup de noms sémitiques renfermaient un nom de divinité : on les appelle des noms théophore, ce sont des noms composés dans lesquels l'élément signifiant « dieu » est souvent el, et parfois iahouh. Ainsi Samuel signifie « Dieu a entendu mes prières », et Mathieu « l'homme de Dieu ».

On trouve de nombreux noms symboliques, comme Abel « fils », Ainsi que des noms simples et composés, à caractère mystique : Jacob est par exemple devenu Jacques « celui qui suit Dieu ». Peu a peu, des noms étrangers apparurent dans l'anthroponymie hébraïque. Des noms babyloniens furent ainsi adoptés pendant la captivité des Hébreux à Babylone. L'usage du surnom, souvent étranger, se développa tardivement.

Dès l'époque chrétienne, certains noms hébreux dont la signification était apparente ont été traduits en grec, puis en latin. Ainsi Nathael « présent de Dieu » est devenu Théodore ; Cephas « le rocher » , est devenu Petros, Petrus, puis Pierre. Grâce au christianisme et à la propagation de l'écriture, les noms hébreux se sont répandus partout dans le monde. Ces noms ont joué un rôle immense dans l'histoire des noms de personnes.

Les noms hébreux représentent environ 3,3% des noms portés en France.


  2 - Origine grecque :

Les noms grecs sont apparus sous leur forme actuelle aux alentours du IVème siècle. Les anciens ne portaient qu'un seul nom, individuel et viager. La plupart de ces noms étaient d'anciens surnoms exprimant une qualité ou un défaut, une caractéristique quelconque, physique ou morale. Par exemple Agathe signifie « la bonne femme », Aristide « le meilleur ».

Dès l'époque chrétienne, les surnoms métaphoriques firent place a des surnoms formés sur le modèle de ceux des esclaves. André, le nom d'un esclave, signifie « viril ».

Dans les temps les plus anciens (avant l'époque homérique), des patronymes s'étaient formés parmi les familles nobles à l'aide d'un suffixe ajouté au nom de l'ancêtre fameux dont ils prétendaient descendre. Ce suffixe était généralement eides : ainsi, les Atrides prétendaient descendre d'Atrée, les Héraclides, d'Héraclès, etc.

Malgré leurs originalités et leur diversité, les noms pouvaient prêter à confusion. C'est pourquoi on avait l'habitude de joindre au nom individuel, celui du pere (ou génitif) et celui du deme (district) dont le jeune Athénien faisait partie.

Ces noms grecs ont donné de nombreux prénoms et quelques noms de famille qui en sont dérivés tels que Nicolas, Georges ou André.

Les noms grecs représentent environ 2,1% des différents noms portés en France.


  3 - Origine latine :

Pour différencier les personnes portant un même nom individuel, les Romains ont eu recours à des surnoms devenus héréditaires.

Dès l'époque la plus ancienne, le Romain de condition libre porte un prénom (praenomen) et un nom de famille (ou gentilice).

Le gentilice est le nom par excellence, commun à tous les individus mâles et femelles de la lignée (la gens), à leurs affranchis et à leurs clients ; la gens, famille au sens large du terme, regroupe toutes les familles descendant d'un ancêtre commun.

Plus tard, le citoyen romain possède deux noms de famille. Désormais il porte, à côté du gentilice, le nom de sa branche familiale, c'est-a-dire de sa famille dans son sens restreint : c'est le cognomen (ou secondnom).

Le citoyen romain dispose ainsi de trois noms, auxquels il faut éventuellement ajouter le surnom personnel, l'agnomen ou « sobriquet personnel ».

Scipio l'Africain, vainqueur d'Hannibal a Zama en 202 avant notre ère, s'appelait Publius Cornelius Scipio Africanus. Cet exemple montre que le nom de la gens occupait toujours la seconde place lorsque le prénom était exprimé.

Manius, venant de mane « le matin », était le nom donné a l'enfant né le matin. On peut également citer d'autres exemples comme Marcus « le marteau », Paulus « petit », etc...

Les noms des gentes, les gentilices, sont presque tous d'anciens sobriquets, des surnoms agricoles. Par exemple Aemilius signifie « le rival », Aurelius « celui qui brille », Fabius, (qui vient de faba « la fève ») « le producteur de fèves », Hortensius (de hortus, « le jardin ») « le jardinier ».

Les noms des familles sont aussi d'anciens surnoms devenus héréditaires. Ils devaient primitivement caractériser une qualité ou un défaut physique ou moral, ou bien donner une indication de parenté. Ainsi, le sens d'Albinus est « blanc de teint », Avitus « l'aïeul », Balbus « bègue », Regulus « petit roi », Varus « qui a les jambes arquées en dehors ».

Ce système de trois ou quatre noms a pris fin avec la chute de Rome au Vème siècle.

Les noms latins sont très nombreux en France. Ils représentent a peu près 30% des noms portés.


  4 - Origine gauloise :

Les noms gaulois, sont les plus anciens de notre pays. Ils désignaient autrefois les rivières, les montagnes, les vallées et les forêts de la Gaule antique. Compte tenu des différentes invasions que cette région a subies tout au long de son histoire, peu de Français peuvent se prévaloir d'un nom réellement et authentiquement gaulois.

Les noms gaulois se répartissent en deux catégories distinctes :

Avec l'expansion romaine, le système de noms romain s'est étendu à la Gaule et à l'Helvétie provoquant ainsi des mélanges entre noms latins et gaulois. C'est pour cette raison que l'on retrouve encore à l'heure actuelle dans les noms français, des préfixes ou des suffixes des deux cultures.

Environ 3% des noms actuellement portés en France sont d'origine gauloise.


  5 - Origine germanique :

Les noms d'origine germanique constituent une grande partie des noms de famille qui existent actuellement en France. Ils en représentent a peu près 21%.

Leur origine remonte aux invasions germaniques qui ont touché la Gaule aux IVème et Vème siècle. Ces noms ont été adoptés par les populations comme noms de baptême, par imitation des vainqueurs et nouveaux maîtres (ex. : Hrodberht « glorieusement brillant » (Robert) ou Richard « qui règne fort »).

Ainsi, au IXème siècle, la quasi-totalité du nord de la France a adopté un nom d'origine germanique. Dans le sud et surtout le sud-est, l'influence romaine y était plus ancienne et plus forte : les consonances germaniques y sont donc moins présentes.


  6 - L'ancien français :

L'ancien français est une langue qui vient de la forme populaire du latin et qui s'est enrichi de l'apport de différentes langues comme celles des envahisseurs Germaniques, Saxons, Espagnols, Italiens, ou Flamands. C'est ainsi que la langue parlée par les Gallo-romains fut d'abord notablement modifiée par les Francs.

Les noms en ancien français représentent actuellement les noms les plus portés en France, avec environ 34% de ces noms encore représentés.

Cela s'explique par leur apparition plus tardive que les autres catégories de noms. Leur enregistrement systématique sur les registres d'état civil, qui commençaient a rythmer la vie sociale en France, ont permis de les sauvegarder sans subir de trop grandes déformations orthographiques.





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